Les derniers résultats du baccalauréat ont été, selon les informations médiatiques, les plus bas de toute l'histoire du baccalauréat français. Que se passe-t-il donc dans nos établissements? Quels facteurs expliquent ce niveau absolument désastreux? Sans doute rehaussés pour cacher au maximum la chute vertigineuse du niveau scolaire, les résultats sont flagrants. Et à ces résultats s'ajoutent la montée de la violence, verbale et physique, entre élèves comme envers les professeurs.
L'absentéisme et les violences scolaires sont l'expression – non pas d'un manque de gendarmes au sein de l'école -, mais celle d'une crise du sens: à quoi bon vivre si nos vies se résument à payer nos factures et loyers? A quoi bon passer des diplômes si le chômage conclut le parcours des étudiants? Enfin, à quoi bon le respect des lois si ceux qui nous gouvernent ne ses entent pas tenus par elles et ne s'y soumettent pas, voire les font à leur guise?
La crise de l'école, durement soumise aujourd'hui à la loi du marché, doit retrouver sa place de sanctuaire: un lieu préparatoire à la vie citoyenne adulte responsable, et non à celle d'un simple consommateur. Avide de reconnaissance, tout élève, étudiant, attend d'être mis à l'épreuve, encouragé, recadré ou félicité. Le nivellement par le bas, des examens facilités, des notes supérieures au niveau des élèves, porte atteinte à la capacité – véritablement démocratique – de tout individu à progresser, à s'améliorer. L'école de L'Etoile se propose de retrouver ses lettres de noblesse et son sens du progrès, sa foi en elle. Si crise des valeurs il y a, l'école se doit de retrouver sa colonne vertébrale ainsi qu'un souci de vérité.
Enfin, l'école a aussi pour mission de construire le citoyen que nous voulons. Une société en paix a besoin d'hommes et de femmes qui ne se limitent pas à de simples technocrates; notre société manque cruellement d'empathie, d'intelligence émotionnelle. Un solide sens philosophique s'impose, car ce ne sont pas les mathématiques ou le marketing qui aideront la France à renaître de ses cendres. La vie n'est pas mathématique: les mathématiques ne pourront jamais effacer aucun préjugé, ni donner un sens à la vie. « En mathématiques, nous sommes davantage des serviteurs que des maîtres», observait Charles Hermite. Aidons nos élèves, lycéens et étudiants à devenir maîtres d'eux-mêmes afin de n'avoir à asservir personne ni à obéir à un despote.
L'Etoile. Rédaction: Sabine Le Blanc et Loubna Emel